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Le centre de recherches sur les impacts inauguré en début d’année 2016 à Rochechouart est une initiative unique dans le domaine scientifique . Un investissement modeste pour un projet gigantesque, qui assoit la notoriété de tout un territoire.

« L’histoire de la météorite est aussi l’histoire de notre identité ». Il est aujourd’hui difficile de réaliser que les réponses aux plus grands mystères de la vie se trouvent dans ce cratère. Même s’il est invisible, il suffit de se balader sur le territoire pour réaliser que les habitants, les commerçants, les élus et les artistes se sont appropriés ce passé commun.

Pour Philippe Lambert, astrogéologue et conseiller scientifique de l’astroblème de Rochechouart Chassenon, « on connaît mieux Rochechouart dans le monde entier qu’en France ». Pourtant, la France n’a jamais engagé de recherche académique dans ce domaine » et tous les grands chercheurs internationaux du domaine ont étudié ce cratère unique. Pourtant, la France n’a jamais engagé de recherche académique dans ce domaine.

« Le trésor unique que constitue le gisement de savoir que nous avons sous les pieds va être exploité par ce centre de recherches, unique en France « . Pour Jean-Luc Allard, président du CRIR, « il suffit de regarder la qualité des scientifiques qui s’y engagent pour en comprendre l’envergure ». Hubert Reeves confirme « Vous avez la chance de vivre dans une grande structure d’impact. Certes il valait mieux ne pas s’y trouver il y a 200 millions d’années. Mais aujourd’hui que tout s’est calmé, c’est une richesse. Il est temps de l’exploiter et important de le faire savoir….  ».

Comment la vie est apparue ? Comment peut-elle disparaître et réapparaitre après un tel impact ?  Comment les planètes se sont formées ?

Autant de questions qui devraient trouver des réponses dans l’étude de ce cratère… Grâce aux forages proposés et valorisés pour le compte de la Réserve Naturelle Nationale par le centre de recherche et grâce aux études qui s’y rattachent, lesquelles seront menées par plusieurs dizaines de spécialistes du monde entier regroupés et coordonnés par le centre de recherche, de nombreux mystères sur nos origines et sur l’origine de la vie pourraient être élucidés.

La POL investit 50 000 euros, ce qui comprend la mission de M. Lambert et un budget de fonctionnement. Elle finance aussi la rénovation du bâtiment.

Jean-Luc allard assure que « la communauté de communes s’investit de façon raisonnable dans un projet gigantesque ».

Tous les grands chercheurs associés au projet s’engagent bénévolement : « nous bénéficions donc d’une recherche internationale de pointe, gratuite » et l’Etat, par l’intermédiaire du PNR, l’Europe, le département et la région ont également été sollicités.

Selon Philippe Lambert, « Les habitants volontaires vont pouvoir contribuer directement à la recherche et au développement du CIRIR en participant activement à la récolte d’échantillons sur le territoire, échantillons qui seront, comme les forages de la Réserve Naturelle, gérés et valorisés dans le monde scientifique par le CIRIR. »

Jean-Luc Allard affiche quant à lui sa volonté de créer un lieu ouvert et accessible à tous et leur permettra de s’approprier l’histoire de l’astéroïde qui s’est abattu sur la région il y a 200 millions d’années et dont notre territoire porte la trace et en donne la clef.

« Et une fois que le CIRIR sera bien installé, notre objectif est d’en faire un lieu éducatif car toutes nos actions concourent au même but : faire connaitre le phénomène à tous ».

« Rochechouart devient le centre de la France dans ce domaine ».

Comment est né ce projet ? 

Dans les années 80, alors que certains doutaient encore de cet impact, Pierre de Lune a commencé à remettre en valeur tout ce qui attenait à l’impact de Rochechouart. Ils ont beaucoup travaillé pour arriver à la création d’une Réserve Naturelle Nationale, qui œuvre pour la préservation et la protection du site. Les projets de forages scientifiques par la Réserve et d’installation d’un centre de recherche sur le site par les collectivités ont été imaginés par Philippe Lambert qui milite en ce sens auprès de la communauté scientifique et des pouvoirs publics depuis le milieu des années 2000. En prenant mes fonctions en 2014, je m’étais engagé à développer ces projets. La communauté de communes du Pays de la Météorite s’est alors investie dans le projet visant à mettre en place un centre de recherches sur son territoire avec Philippe Lambert, et le projet a naturellement été repris par la POL.

En quoi est-il novateur ?

C’est le seul cratère de cette envergure, il n’y a aucun centre de recherches sur les impacts en France et il n’y pas de véritables recherches académiques sur les impacts engagées par l’Etat aujourd’hui. Rochechouart devient le centre de la France dans ce domaine.  

Quelles retombées pour le territoire ?

Le nom de Rochechouart est associé au cratère mais il ne faut pas oublier que les recherches concernent un territoire beaucoup plus vaste, qui s’étend sur l’ensemble de la nouvelle grande région. Avec ce centre de recherches, c’est tout le territoire qui est mis en avant. Sans aucun doute, il vient asseoir sa notoriété et renforcer son attractivité, ce qui garantit des retombées économiques et touristiques.

« Un site unique dans le monde ».

Quelle est la particularité du site de Rochechouart ?

C’est un site unique en France, un gisement de savoirs pour l’humanité qui intéresse les chercheurs du monde entier. En effet, parmi les rares grands cratères d’impact préservés sur Terre, celui de Rochechouart est extraordinairement riche et remarquablement accessible et et les informations qu’il contient donnent directement accès aux grandes questions de l’humanité, comment nous sommes apparus, « Nous », la Vie, la Terre, les Planètes. Ces informations sont sous nos pieds.

En quoi est-ce une avancée pour la recherche ?

Avec le CIRIR, des chercheurs du monde entier trouveront matière et assistance pour étudier les impacts en général, celui de Rochechouart en particulier et ces grandes questions auxquelles le site donne accès. Le centre a aussi pour vocation de promouvoir la recherche nationale sur le sujet. Les objectifs du CIRIR vont au-delà de la recherche et son aussi une avancée pour le public et pour la culture scientifique. Il a aussi pour vocation de rendre accessible au grand public, les connaissances qui seront acquises par l’étude des échantillons et des territoires concernés par l’impact de Rochechouart.

Une révolution pour la science ?

Sur le plan scientifique, on a une vraie carte à jouer. L’intérêt pour le phénomène prend de l’ampleur dans la communauté scientifique, et l’étude du site est fondamentale d’un point de vue géologique et biologique. C’est une véritable prise de conscience qui est engagée.